21 juin 2023
Depuis le tout premier jour, le très prisé salon est géré de main de maître par Marijke Vanslambrouck, entre-temps secondée par sa fille, Delfien Denoo. Il y a dix ans, une deuxième adresse a aussi vu le jour à Roeselare, placée sous la direction d’Ellen, la sœur de Delfien. Delfien qui, malgré le coup dur auquel elle a récemment été confrontée, reste une inébranlable optimiste.
La première chose qui attire le regard, lors d’une visite au salon Chic à Torhout, est la très moderne façade blanche. Delfien Denoo : « Il y a quatre ans, nous avons déménagé dans cette nouvelle construction, dont la façade est en fait composée de lames de ciseau stylisées, en référence à notre métier. Le bâtiment de Roeselare affiche, par contre, un tout autre style, puisqu’il s’agit d’une authentique maison de maître. Deux concepts à première vue diamétralement opposés, mais qui en réalité partagent de nombreux points communs. L’intérieur par exemple : dans les deux établissements, nous avons opté pour un aménagement contemporain. Nous travaillons aussi avec les mêmes marques et partageons largement la même vision. Ainsi, les deux salons mettent expressément l’accent sur le conseil, la détente et l’expérience globale des client·e·s. Les coupes rapides sans rendez-vous, c’est moins notre truc. Nous proposons aussi un questionnaire au moyen duquel le ou la client·e peut indiquer le temps dont il ou elle dispose, son style, le budget qu’il ou elle a en tête, etc. Un passage dans notre salon doit être un moment de détente. L’intérieur y contribue aussi : très spacieux et avec des zones séparées pour les colorations, les coupes et les brushings. Nous disposons également d’un coin lounge avec feu ouvert et par beau temps, les client·e·s peuvent s’installer en terrasse le temps de la pose de leur coloration. »
Une offre variée
Une des spécialités du salon de coiffure Chic — et en particulier de Marijke, la maman de Delfien —, ce sont les perruques. « Ma maman a suivi une formation pour apprendre notamment à s’occuper des personnes souffrant de perte de cheveux. Nous disposons d’ailleurs aussi d’un espace séparé pour ce service. Ma mère a elle-même eu un cancer du sein et sur la base de cette expérience, elle a voulu aider les autres personnes victimes de perte de cheveux. L’ayant vécu elle-même, elle a une meilleure sensibilité et approche. Pour ma part, j’ai rejoint le salon il y a quelques années et mes principales spécialités sont les nouvelles tendances, le foilayage et les techniques de coloration. Le salon est en outre accessible aux fauteuils roulants, avec notamment une toilette et un bac à shampoing adapté, et est aussi spécialisé dans les problèmes de cuir chevelu. »
Détermination
En 2021, la vie de Delfien a soudainement basculé lorsqu’elle s’est retrouvée paralysée des deux jambes. Un handicap survenu brusquement, deux jours après la naissance de sa plus jeune fille. « Après une opération et une revalidation de neuf mois, j’ai pu rentrer chez moi », raconte Delfien Denoo. « Depuis, je fais encore de la revalidation trois jours par semaine. J’ai une jambe artificielle qui me permet de marcher. Malheureusement, elle est actuellement cassée, probablement parce qu’en comparaison à de nombreuses autres personnes dans ma situation, je l’utilise de façon très intensive. Sans ma jambe artificielle, je ne peux me déplacer qu’en fauteuil roulant. Je continue aussi de travailler comme coiffeuse. Toute ma vie, j’ai rêvé de devenir coiffeuse et je n’ai pas l’intention d’abandonner maintenant. Dès le premier jour de ma paralysie, j’étais déterminée à reprendre le travail, même si de nombreuses personnes du personnel soignant n’y croyaient pas. Je travaille certes moins qu’avant, car une occupation à plein temps est trop lourde pour mes muscles. Mes mains peuvent suivre le rythme, mais ce n’est hélas pas vrai pour le reste de mon corps. Heureusement, je peux compter sur le soutien fantastique de l’équipe. Sans eux, je n’y arriverais pas ! »
Un regard positif sur la vie
Pour ce qui est de l’avenir, Delfien l’aborde au jour le jour. « Faire des plans personnels est difficile, car je ne sais pas de quoi demain sera fait », explique-t-elle. « J’aimerais beaucoup pouvoir continuer comme je le fais maintenant et je me pose le moins possible la question de savoir si ça va effectivement être possible. Ce qui est sûr, c’est que je continue de voir la vie de la façon la plus positive possible. Ce n’est pas parce qu’on a un handicap physique que sa vie est terminée. Je reste aussi ambitieuse sur le plan professionnel. Nous voulons ainsi encore plus nous concentrer sur le traitement des problèmes de cuir chevelu. Nous avons d’ailleurs acheté un scanner spécial à cette fin. Du reste, nous continuons à nous former avec l’équipe, par exemple en matière de coiffures pour hommes, de techniques de highlights, etc. »