10 juin 2024
C’est en 2020 que Tracy De Smet a fondé le salon de coiffure Baws Hair, à Renaix. Un salon pas comme les autres, puisque spécialisé dans les cheveux bouclés. Un métier de niche dont le marché belge de la coiffure souffre encore et toujours d’un manque criant. Mais la patronne Tracy De Smet est bien décidée à changer la donne.
Lorsque Tracy a ouvert son salon, elle coupait tous les types de cheveux. Mais bien vite, une réputation pour les boucles est née et s’est spontanément répandue, attirant à Baws Hair toujours plus de client·e·s aux cheveux bouclés. Tracy De Smet se souvient : « Ça s’est passé exclusivement par le bouche-à-oreille. Tout à coup, j’étais réputée comme la coiffeuse des boucles (rires). Cette “spécialisation” s’est donc faite naturellement. S’il y a en revanche un élément auquel j’accorde de l’attention depuis le premier jour, c’est celui des cheveux sains. Et cela a aussi un impact positif au niveau esthétique. Les boucles saines tombent mieux. L’aspect éducatif est aussi important pour nous : nous enseignons à notre clientèle comment prendre soin de ses boucles. Nous effectuons une analyse de la chevelure pour déterminer le type de boucles et de cheveux, et sur cette base, nous remettons une liste de produits adéquats, d’habitudes à prendre, etc. Nous offrons donc une formule complète. Et nous remarquons que nos client·e·s apprécient cet accompagnement ».
Un intérêt croissant
Tracy est convaincue que les formations devraient accorder davantage d’intérêt aux cheveux bouclés. « Pendant ma formation de coiffeuse, j’ai été frappée par le fait qu’on n’abordait pas vraiment la question des boucles. Et lorsqu’on en parlait vite fait en passant, c’était souvent avec des informations erronées », déplore-t-elle. « J’ai alors fait mes propres recherches et j’ai appris les bases par moi-même. Ensuite, j’ai fait une formation complémentaire aux Pays-Bas et à Paris. En Belgique, les boucles ne bénéficient hélas pas encore de beaucoup d’attention. Qui plus est, le niveau des coiffeur·euse·s de boucles laisse parfois à désirer, car ils et elles n’ont souvent pas suivi de véritable formation de coiffure. Beaucoup savent couper, mais n’y connaissent par exemple pas grand-chose en matière de colorations. D’autre part, il y a aussi des coiffeur·euse·s qui pensent être capables de s’occuper des cheveux bouclés, mais ce n’est finalement pas le cas. Il y a donc encore du pain sur la planche. Ceci dit, j’ai l’impression que les boucles gagnent en intérêt, ce qui est une bonne nouvelle. Dans tous les cas, cela prouve qu’il y a une demande. Et ça, c’est la première étape. »
Les bonnes aptitudes
L’offre d’une formation de qualité pourrait peut-être aussi contribuer à résorber le manque de spécialistes des boucles en Belgique. Tracy De Smet confirme : « Quand on sait que nos client·e·s font en moyenne une heure de route pour venir chez nous, car il n’y a pas d’alternative plus près de chez eux, ça dit tout. On a aussi souvent des collègues qui nous demandent de leur enseigner les bonnes techniques. C’est pourquoi nous allons bientôt inaugurer une formation poussée axée sur les cheveux bouclés, car le secteur a grand besoin de professionnel·le·s disposant des aptitudes adéquates ».
Une nouvelle section
Baws Hair ne veut toutefois pas se limiter aux cheveux bouclés et ouvre dès lors prochainement une nouvelle section pour les cheveux lisses. Tracy De Smet : « J’ai moi-même de l’expérience en la matière — comme je le disais, je n’étais à l’origine pas spécialisée dans les boucles — et mes deux collaboratrices ont aussi des années d’expérience dans la coupe de cheveux lisses. Je trouve un peu dommage qu’elles ne puissent pas exploiter pleinement leurs connaissances et leur talent si nous continuons à ne coiffer que les cheveux bouclés. Et comme pour ceux-ci, nous voulons aussi mettre l’accent sur la bonne santé des cheveux ». Affaire à suivre donc !