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Nouvelles du Secteur

"Je préfère que le salon reste petit."

12 juin 2024

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Pendant ses études d’enseignante en coiffure, Steffi De Luyck réalisa qu’au lieu de donner cours, elle souhaitait plutôt lancer sa propre affaire. Elle abandonna ses études et ouvrit le Salon Délu à Denderleeuw (Flandre-Orientale). C’était il y a sept ans. Nous sommes allés à sa rencontre pour savoir ce qui la motive, à la fois comme coiffeuse et comme entrepreneure.

 

Au Salon Délu, l’approche personnelle domine. « J’aime travailler de manière individuelle et j’estime qu’il est important d’accorder suffisamment d’attention à chacun de mes clients et clientes », explique Steffi. « C’est d’ailleurs pour cette raison que j’ai opté pour un petit salon. Je constate que c’est aussi ce que ma clientèle préfère. Elle bénéficie d’un service très personnel, ce qu’elle apprécie également. Les clients et clientes savourent leur moment de détente et de tranquillité. De plus, c’est dans un tel contexte que je fonctionne le mieux. Donc tout le monde est content. (Rires) »

 

Les atouts de l’alternance

Bien qu’elle ne souhaite pas vraiment agrandir son salon, Steffi emploie une salariée. Siska a fait ses premiers pas au salon en tant qu’apprentie en alternance. Elle suit actuellement une formation et est employée à temps partiel, mais bientôt, elle travaillera à temps plein. « Je trouve que la formation en alternance est un concept très intéressant », précise Steffi. « Vous accueillez dans votre salon une personne qui a déjà acquis les bases à l’école. Vous pouvez ensuite poursuivre la formation de cette jeune personne, en fonction du style de votre salon, par exemple. Comme ces apprenti·es travaillent avec vous pendant une longue période, ils et elles apprennent à connaître le salon et la clientèle apprend à les connaître. Cela leur donne un avantage immédiat sur les coiffeurs et coiffeuses fraîchement diplômé·es et qui n’ont pas encore cette expérience et cette connaissance du salon. Engager une personne diplômée en coiffure est aussi beaucoup plus coûteux, il faut toujours attendre de voir si elle s’intègre dans le salon, il faut la former à partir de zéro, elle n’a pas encore d’expérience professionnelle spécifique, etc. Autant d’inconvénients que les apprenti·es en alternance n’ont pas. »

 

Un nouveau statut

Récemment, Steffi est passée d’une entreprise unipersonnelle à une société. « C’est mon comptable qui m’a décidée », explique-t-elle. « Si votre activité remplit certaines conditions, il est plus avantageux de travailler dans le cadre d’une société. Mais même dans ce cas, il s’agit d’un choix personnel. En tout cas, je suis contente de l’avoir fait. La transition a entraîné un certain stress. Il y a eu pas mal de paperasserie à régler : demande d’un nouveau numéro de TVA, etc. Le fait d’être en société implique davantage d’obligations administratives, mais cela permet aussi d’avoir une meilleure vue d’ensemble et de garder plus facilement le contrôle. La séparation entre la vie professionnelle et la vie privée est aussi plus nette, ce qui me procure un sentiment de sécurité et davantage de sérénité. »

 

Tout-en-un

Pour gérer son entreprise, Steffi utilise une application numérique : « Cette approche répond à mes besoins et est très pratique. Je travaille depuis le premier jour avec un système de gestion en ligne tout-en-un pour ma comptabilité, mon agenda, ma caisse enregistreuse... et je le recommande à toute personne qui débute dans la profession. C’est tellement pratique que toutes ces fonctions soient réunies dans un seul paquet ! Je ne peux pas imaginer devoir gérer tout cela séparément. »

 

Un couteau inversé

Fait notable : Steffi est gauchère. Aujourd’hui, cela ne change pratiquement rien dans sa pratique professionnelle, mais pendant ses études, ce fait a parfois posé des problèmes. « Certains profs ne savaient pas toujours comment montrer les gestes », se souvient-elle. « Cela a parfois causé une certaine panique. (Rires) Mais je pense que beaucoup de choses ont changé depuis. Aujourd’hui, certains centres de formation réalisent aussi des vidéos pour les gauchers, par exemple. Dans ma pratique quotidienne, le fait d’être gauchère ne fait pas vraiment de différence, sauf peut-être en ce qui concerne les ciseaux. Il y a beaucoup de différences subtiles entre les types de ciseaux de coiffure et la gamme de ciseaux pour gauchers est relativement limitée. Mais même là, un mouvement de rattrapage est en cours. Pour le reste, certaines astuces sont utiles aux gauchers et gauchères. Avec les couteaux Feather, par exemple, il suffit d’insérer la lame dans le manche à l’envers. J’ai appris cela lors d’un cours et je pense que beaucoup de collègues ignorent ce truc. Moi, en tout cas, je l’ignorais. (Rires)"